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jeudi 14 juin 2007

le berceau du day-trading : les Etats-Unis

Colonisées par les protestants anglais, les terres d'Amériques du Nord ont rapidement vu se développer le commerce et son extension, le capitalisme. Pays du dollar roi, les Etats-Unis, première puissance économique mondiale, sont également le pays des démesures boursières. Il était donc tout naturel que les premiers day-traders y fassent leur apparition. Alors que les particuliers français découvrent avec peine le monde de la bourse et les arcanes de la finance, de nombreux américains travaillent quotidiennement sur les marchés. Non pas en tant qu'analyste financier, journaliste ou intermédiaire, mais en tant que day-trader. La crise de 1929, le krach de 1987 ou la crise des valeurs technologiques de 2000 n'ont pas inversé la tendance. Chaque année des milliers d'américains quittent leur poste pour combiner leur rêve et leur métier : le day-trading. On estime à environ 150.000 le nombre de particuliers qui ont fait du day-trading une activité à temps complet. Sur ces 150.000, 5.000 day-traders parmi les plus actifs réalisent 15% des volumes d'activités du marché électronique américain, le Nasdaq. On est bien loin des chiffres français où les particuliers commencent tout juste à avoir une influence sur les marchés. L'influence des particuliers sur le monde boursier est notamment observable dans la volatilité des valeurs. Il y a encore 15 ans, des variations de quelques pourcents étaient synonymes de fortes rumeurs du rachat. A présent, certains titres peuvent grimper ou chuter de plusieurs dizaines de pourcents sans réelle explication. Cette volatilité a conduit les gestionnaires de portefeuilles à accroître sensiblement leur nombre de lignes (nombres de types de titres différents) et ce afin de réduire, tant que faire ce peu, les risques spécifiques liés à chaque titre.Cette forte volatilité est à la fois la conséquence mais aussi la cause du développement du day-trading. Alors que dans les années 60, l'accent était davantage mis sur l'investissement à long terme, les années 90 ont vu l'apparition du "tout spéculation" et de l'ultra court terme. Le credo de ces nouveaux investisseurs : Pourquoi investir sur un titre pendant un an pour espérer une rentabilité de 50% alors qu'une rentabilité quotidienne de 1% équivaut à un triplement de la mise initiale ? De par l'ancienneté du day-trading aux Etats-Unis, les outils proposés aux particuliers sont nettement plus avancés que ce qu'il est possible d'obtenir en Europe. Ainsi alors qu'en Europe, il est nécessaire d'utiliser les services d'un intermédiaire financier, dont la fonction première est de transmettre vos ordres sur le marché, le day-trader américain pourra, via un compte de trading dans une société spécialisée, accéder directement aux marchés boursiers (Depuis peu, certains day-traders français peuvent bénéficier de telle plate-forme). Le day-trader est ainsi relié directement aux marchés boursiers et non aux serveurs de l'intermédiaire. Cette possibilité permet un gain de temps de considérable. Temps synonyme ici d'argent. La notion de temps réel prend toute sa dimension. Les Etats-Unis ont été les premiers à découvrir les charmes du day-trading, mais également ses dérives. Il est ainsi de coutume que ces "maisons de trading" accordent à leurs clients des facilités bien supérieures à ce que permettent les autorités américaines. En France, un broker peut accorder un crédit permettant à l'investisseur d'acheter plus ce qu'ils ne possèdent. Ce procédé autrefois dédié aux valeurs du Règlement Mensuel, s'est étendu avec le "compte sur marge". Aux Etats-Unis, un courtier peut ainsi prêter au maximum deux fois la somme détenue par un client. Les "maisons de trading" sont moins exigeantes en terme de garantie et n'hésitent pas à prêter de 10 à 20 fois plus. Ce système entraîne inexorablement le surendettement de certains ménages américains. Ce surendettement boursier avait été l'un des phénomènes propagateurs de la crise économique et boursière de 1929. Mais fait-on fortune avec le day-trading ? Une nouvelle fois, les Etats-Unis sont le seul pays disposant de statistiques fiables à ce sujet. Si vous pensez que le day-trading est la meilleure façon de faire fortune, révisez vos lectures. Seul votre intermédiaire y gagnera. En effet, selon une enquête de l'Etat de Washington (USA), 77% des day-traders (achat et vente de titre sur une séance) présentaient un solde débiteur moyen de 36.000$, soit près de 40.000 euros. Dans le même temps, seul 11,5% des day-traders arriveraient à vivre durablement de leur activité. Ces chiffres, loin des rêves des investisseurs, est à comparer au coût annuel de gestion d'un portefeuille de day-trading. Selon la vénérable institution américaine, la SEC (équivalent de l'AMF), le coût global de l'activité de day-trading est de l'ordre de 200.000$. Il va sans dire que les qualités individuelles de chaque day-trader influencent nettement ses performances. Devant un tel constat, on ne s'étonne plus de l'engouement des industriels et des financiers pour le secteur du courtage en ligne. Les véritables gagnants du boom boursier de ces dernières années se nomment E*Trade, Charles Schwab ou encore Merryl Lynch. Rappelons nous l'époque de la ruée de vers l'or du XIXème siècle aux Etats-Unis, qui a fait fortune ? Les chercheurs d'or ? ou les vendeurs de pioches ?

Tiré de : http://www.edubourse.com/guide/fiche.php?idFiche=214

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